En pleine période de confinement, Antoine Schmitt, un Parisien, a conçu une application d’un nouveau genre qui permet de manifester en ligne, sans courir le risque de contaminer d’autres personnes. Né l’hiver dernier, le projet visait initialement à proposer une alternative aux manifestations traditionnelles. “C’était très dur de manifester dans la rue, il y a beaucoup de répression et en fait il y avait même une volonté politique d’étouffer un peu tout ça dans les rues“, explique l’homme, au travers d’un coup de fil. Avec l’aide de sa compagne Hortense Gauthier, le développeur s’est lancé dans le projet Manif.app
Manifester depuis son canapé
Il s’agit d’une carte. Un avatar y remplace vote présence physique. Vous pouvez déplacer votre avatar à volonté, et associer une pancarte avec un slogan. Les plus ambitieux pourront même organiser une manifestation en ligne, en invitant un grand nombre de personnes à venir manifester sur le même lieu. Il faut noter que votre avatar ne peut pas être dédoublé. Comme dans la vraie vie, vous ne pouvez être qu’à une seule manifestation à la fois.
Le projet est en fait en cours depuis quelque temps. “L’idée, je l’ai développée pendant cet hiver, je l’avais mise un peu de côté“. La crise sanitaire l’a ramené à son ancien projet : “il y a l’impossibilité encore plus grande de manifester physiquement et en même temps une envie de dire quelque chose… Je me suis dit c’est le moment“.
Un outil ouvert à tous
Dès le départ, le concept de manif.app n’avait aucune ambition lucrative. Il s’agit “de faire quelque chose pour tout le monde et de le rendre anonyme et ouvert” explique le développeur. Il a utilisé Open Street Map, qui est l’équivalent de Google Maps à l’exception que ce service est collaboratif : “c’est une initiative qui existe depuis longtemps, qui est construite par les internautes eux-mêmes, c’est open source et tout le monde peut la modifier“. Il a ensuite intégré une “couche” qui permet de placer son avatar sur un lieu précis, en ajoutant une revendication.
Une initiative qui prend tout son sens à l’heure où une partie de la population est confinée. Antoine Schmitt souligne que “l’outil est là, il va vivre sa vie, je ne sais pas exactement comment“. Pour lui, l’idéal serait que “les organismes ou les réseaux qui montent des manifestations, les montent maintenant en ligne“.
Auteur / https://geeko.lesoir.be
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